Monreal - Puente la Reina - 31,5 km - 7h45
Cette fois encore, la distance étant conséquente, la sagesse veut que je parte aux aurores.
Première gelée matinale, mais elle n'effraie pas le pélerin. Je quitte Monreal, à travers un terrain vallonné, par de petits sentiers, en contournant le Monte Higa.
En partant une fois encore à la lampe frontale, je vois au loin une agitation inhabituelle jusqu'à ce jour, des rubans de lumière, celle d'automobiles, des corbeilles de lumignons, ceux des habitations de Pampelune, toute proche.
Ce réseau dense de routes secondaires, nationales ou d'autoroutes, sans compter du réseau ferré apporte avec elles un flot de vrombissement.
ll ne me faut pas moins de 3h 30 pour contourner ce mont en rencontrant quelques petits hameaux.
Il est près de 11h, lorsque je fais une pause chocolat chaud à Tiébas, jalousement gardé par un Castillo du 13ème siècle. Est-ce son nom prédestiné qui me fait ôter ma polaire? Depuis ce matin je marche à l'ombre.
A compter de ce village, bénéficiant des bienfaits des rayons du soleil, je vais traverser la plaine, direction Puente la Reina. Mais je dois subir une demi-heure de supplice en longeant l'autoroute. Les maigres arbustes ne suffisent pas à atténuer le rugissement des moteurs.
Deux heures de marche, il est temps de faire cette fois ci la pause déjeuner. Quoi de mieux, que de se trouver un petit coin d'herbe, au soleil et face à un champ de vignes. Ainsi donc, je n'ai plus qu'à tendre le bras pour déguster mon dessert.
Heureux hasard, mes deux comparses espagnols me rejoignent sur mon moment de départ. Bonne occasion pour partager ce dessert dans la bonne humeur et en palabres, puis poursuivre dans l'esprit du chemin vers notre destination finale à deux heures d'ici.
Sur notre chemin, nous passons devant l'Ermita de Nuestra Señora de Eunate. Construite entre 1170 et 1210, elle compte parmi les plus beaux et les plus étranges exemples de l'architecture romane sur le chemin de Saint-Jacques.
Une légende raconte qu'il faut faire trois fois le tour de l'Ermita, pieds nus puis rejoindre le centre pour obtenir des forces. Hélas, je ne peux le faire car la grille est fermée, mais l'intention étant là, j'ai toujours la forme pour aller à destination.
Obanos, à quelques encablures de là, est le point de croisement avec le camino Francès. Je vois aussitôt la différence avec un peu plus de pelegrinos sur El camino.
Arrivés à 15h30, nous prenons possession de nos lits à l'albergue Padres Reparadores où j'étais déjà venu il y a 5 ans.
Cumul: 286,5 km
Total 1.112,5 km
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