Départ à 850 m d'altitude pour arriver à 1640 m au col. Çà y est cette fois c'est de la montagne.
Je suis vraiment très gâté, par ce temps très ensoleillé. Le ciel d'un bleu très pur enchante la montagne encore couverte de son manteau blanc hivernal.
Quittant Borce où se croisent le GR10 qui va d'Hendaye à Banyuls et le GR 653, je vais suivre une prodigieuse entaille de 1200 m de long creusée à partir de 1766 dans la falaise pour rejoindre le petit hameau de Berat du Bas.
Me surplombant, ancré dans la falaise, le fort du Portalet à 150 mètres au-dessus du Gave, avec 258 marches reliant des batteries et de longues galeries creusées dans la roche, fût construit de 1838 à 1848 pour y loger 400 hommes. Il a eu des hôtes notoires, notamment monsieur Blum, Daladier, Reynaud et le général Gamelin qui y furent détenus sous Vichy, puis le maréchal Pétain à la Libération.
Vu le panneau, je me demande bien ce que doit être Berat le Haut. D'ailleurs un cycliste a préféré continuer à pied.
Mais qu'à cela ne tienne je préfère monter dans ces vertes montagnes plutôt que de prendre la nationale 134 très empruntée.
Il est près de midi et j'ai envie de faire une belle pause toujours dans un cadre magnifique. Allongé sur l'herbe grasse, pour seul fond musical, le vent dans les arbres et le chant des grillons. Que de calme, de quoi se laisser emporter par l'inaction.
Je ne suis qu'à 1000 mètres d'altitude encore plus de 600 m de dénivelé pour atteindre le col du Somport, alors reprenons les bâtons et marchons dans cette forêt de hêtre.
Il arrive assez souvent en cette saison que les sentiers soient remplis d'eau dévalant la pente ou même remplacés par des cours d'eau, ne laissant guère de choix. Heureusement, je peux constater que mes chaussures sont étanches.
Je dois me rapprocher du sommet, les forêts s'éclaircissent. Elles font place aux pâturages et à leurs magnifiques points de vue sur l'ensemble de la vallée et des massifs Pyrénéens.
Les premières neiges font leur apparition, mais je crains que je n'arrive trop tard. Il y a 2 jours ces espaces n'étaient qu'un manteau blanc. Je me contenterai de poser le pied sur quelques flocons égarés à l'ombre des arbres.
C'est dans ce gîte, côté espagnol que je vais dormir ce soir, en pleine nature, loin des villages. Mais je dois déjà m'adapter aux horaires espagnols. J'arrive vers 15h, juste le temps de me faire servir un chocolat chaud avant la fermeture de l'établissement. Elle me donne rendez-vous ce soir après 20h pour dîner.
Cumul: 795,5 kms
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